L'autre côté du pont, Mary Lawson

Résumé du livre :

Dans la petite ville de Struan, la famille Dunn mène la rude vie des fermiers du nord du Canada. Les deux fils sont à l'opposé l'un de l'autre : Arthur est taciturne et travailleur, plus à l'aise dans les champs qu'à l'école ; Jake, le cadet, est brillant élève, fin, choyé par sa mère. Il ne cesse de provoquer son frère aîné et d'en faire son souffre-douleur. Entre eux, la rivalité ne cesse de s'envenimer. Elle atteint son paroxysme lorsque Jake séduit Laura, de qui Arthur est tombé amoureux. Des années plus tard, Arthur a repris l'exploitation familiale et épousé Laura. Au retour de Jake après quinze ans d'absence, une mécanique tragique s'enclenche. Le temps, loin de panser les blessures, a attisé les souffrances et les rancoeurs.

Mon avis par Flo. : Même si l'on ne peut classer ce roman dans la famille de la grande littérature (avec un grand 'L') ; 'L'Autre Côté du Pont' est véritablement un excellent livre. Mary Lawson entraîne le lecteur dans une province au Nord du Canada. Dans une petite bourgade perdue dans l'immensité de la campagne ; là où la pêche, le sermon du dimanche, et l'agriculture sont au coeur des préoccupations. Dans cette campagne, entre 1925 et 1960, le temps semble figé malgré les événements du monde extérieur. Toute l'intrigue de ce drame familial se déroule dans une ferme, où rien ne dérange le dur labeur quotidien de l'exploitation des terres. Les chevaux, malgré l'arrivée des tracteurs, demeurent les fervents compagnons d'Arthur, ténébreux fermier. Mais sous la paisible tranquillité se cache une douloureuse histoire.
Tout repose sur l'inimitié, l'incompréhension entre deux frères ; aussi différents que la glace l'est du feu... Entre passé et présent, Mary Lawson dessinent ses personnages. Petit à petit chacun d'eux se personnifie devant le lecteur. Tout le machiavélisme de l'un et la maladresse de l'autre prennent leur ampleur. Bien évidemment, on repense au film 'Légende d'automne' à la lecture de ces pages, mais avec satisfaction. La plume de l'auteur, légère et juste, happe le lecteur qui veut savoir : Jusqu'où deux frères peuvent-ils être différents ? Jusqu'où peuvent-ils se détester ou se pardonner ? Le vent du Nord souffle sur les moissons de la ferme des Dunn et en fermant les yeux, le lecteur peut presque le sentir... Nostalgique, il refermera le livre, laissant derrière lui, la beauté des grands espaces et le village de Struan.